Ce qui nous a marqué cette semaine (07/04)

Les recos de la semaine

 

« Black Women Power » : l’exposition parisienne qui rend hommage à celles qui font bouger les lignes.

« Black Women Power » : l’exposition parisienne qui rend hommage à celles qui font bouger les lignes.

Célébration du féminisme noir et de l’empowerment au féminin, l’exposition collective « Black Women Power » se tient jusqu’au 30 avril au Centre socioculturel Maurice Noguès, à Paris. Cet événement met en avant des portraits de femmes noires inspirantes, à l’instar d’Angela Davis, de Rosa Parks ou encore de Michelle Obama, Beyoncé et Aya Nakamura, à travers des œuvres réalisées par seize artistes de street-art leur rendant hommage.

Mercredi 16 avril : Débat sur la santé mentale et le racisme, organisée par la fabrique des soignants, un média associatif indépendant qui s'est donné pour mission de réinventer le dialogue autour du soin et de la santé.

 

du 17 au 20 avril : Spectacle “Descendantes de combattantes” par la compagnie Tatiana Seguin

Parler de la Femme. La mettre à l’honneur. Parler de la Femme Noire, la mettre en lumière.
5 Descendantes de Combattantes prennent la parole en fusion avec les écrits d’Audrey CELESTINE, par le mouvement, la voix, le geste et l’aura. Partager le courage et la détermination de ces femmes, figures de l'Histoire, ayant œuvré pour la Liberté ; vibrer, inspirer, éveiller et transmettre avec profondeur, humour, beauté et intérêt du mouvement.

 

revue de presse

 

"Je voudrais bien essayer une fille noire" - Quand le racisme s’infiltre jusque dans nos applis de rencontre

"Sur ces applications, les afrodescendantes sont souvent vues comme une expérience, plutôt que comme une personne." Estela Sousa Prado

Elles sont nombreuses à le vivre. Trop nombreuses.

Sur Tinder, Bumble, Hinge et ailleurs, les femmes afrodescendantes ne sont pas juste vues comme des profils, mais comme des fantasmes. "Ma tigresse", "chocolat épicé", "j’ai jamais essayé une noire, ça doit être quelque chose…" — derrière ces phrases, ce ne sont pas des maladresses : ce sont des violences.

Portugaise d’origine angolaise, Estela Sousa Prado a décidé de ne pas garder le silence. Après avoir elle-même subi ces formes de fétichisation raciste, elle en a fait le sujet de son mémoire de sociologie, présenté à Genève lors d’une conférence organisée pendant la Semaine d’actions contre le racisme.

Son étude ? Un écho à de nombreux récits de femmes afrodescendantes, qui vivent la même chose en Suisse, en France, ailleurs. Une même douleur, un même malaise.

💡 Parce que même dans les espaces supposés "légers", comme les applis de rencontre, le racisme et les rapports de domination se glissent partout.

Parce que nos corps, nos existences et nos désirs ne sont pas là pour l’exotisme ou l’expérimentation.

Le Portugal adopte une loi contre les violences obstétricales : une avancée historique en Europe

C’est une première en Europe : le Portugal vient d’adopter une loi qui reconnaît et encadre les violences obstétricales.

Issue de propositions conjointes du Bloco de Esquerda et du parti écologiste PAN, cette loi définit les violences obstétricales comme "tout acte ou omission d’un-e professionnel-le de santé, dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive, qui cause un préjudice physique ou psychologique, limite l’autonomie de décision ou implique un traitement inhumain ou dégradant."

Parmi les pratiques désormais interdites :

  • L’épisiotomie systématique (incision du périnée)

  • La trichotomie (rasage des poils pubiens)

  • L’administration d’ocytocine sans consentement

  • La manœuvre de Kristeller (pression sur le ventre pendant l’accouchement)

  • Et même l’allaitement imposé, considéré comme une forme de pression psychologique.

Les établissements de santé qui ne respectent pas la loi s’exposent à des sanctions financières, tandis que les professionnels pourront faire l’objet de sanctions disciplinaires. Une Commission de suivi sera mise en place pour veiller à l’application de la loi et pour former les équipes médicales.

Bien sûr, cette avancée ne fait pas l’unanimité : certains médecins dénoncent un climat de méfiance qui pourrait peser sur la relation patient-e-soignant-e.

Mais ce que cette loi change profondément, c’est que pour la première fois en Europe, un acte médical peut être reconnu comme une atteinte aux droits des patient-es.

C’est un tournant. Trop de femmes racontent encore des accouchements traumatisants, des gestes non consentis, des douleurs niées.

Le Portugal envoie un message clair : le consentement compte, même en salle d’accouchement.

On espère que cette initiative inspirera d’autres pays. Car nos corps méritent du respect, pas de la violence.

 

Le film du moment !

🎬 Fanon, un film puissant et (déjà) boycotté, à voir absolument.

Mardi 8 avril, Absana a assisté à la séance en avant-première du film Fanon, réalisé par Jean-Claude Flamand-Barny. Un film poétique, intense et profondément politique, racontant l’engagement du psychiatre et révolutionnaire martiniquais Franz Fanon pendant la guerre d’Algérie.

⚠️ Boycotté par plusieurs grands cinémas comme MK2, le film est diffusé uniquement dans les salles UGC et Pathé, preuve que parler de colonisation dérange encore.

Mais ce film n’est pas un simple biopic : c’est un récit de résistance, une œuvre qui nous plonge dans les violences coloniales, les silences médicaux, et le pouvoir de la lutte collective. Un hommage à Fanon, mais aussi à toutes celles et ceux qu’on a tenté de réduire au silence.

“Une puissance de douceur.”

C’est ainsi qu’Absana décrit le film dans son article à découvrir prochainement sur notre blog.
Un texte personnel, vibrant, nécessaire.

Parce que ce film, c’est aussi notre histoire.

Merci de nous avoir lu ! A la semaine prochaine ☺️

Absana

Absana est la chargée de communication de TQJSN

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