Qu’est-ce qu’une famille ?

Un foyer ? Un ménage ? Une parentèle ? Une lignée ? Ou encore un groupe de personnes partageant des valeurs, des souvenirs ou des liens d’affection ?

La définition de la famille est vaste et en constante évolution. Elle varie selon les époques, les cultures et les contextes sociaux. En Occident, on évoque souvent la famille nucléaire, centrée sur les parents et leurs enfants. Dans d’autres régions du monde, comme en Afrique ou en Asie, la famille élargie – intégrant grands-parents, oncles, tantes et cousins – reste profondément ancrée dans les pratiques et les mentalités.

Pour certaines personnes, la famille d’origine est une source de réconfort et de soutien. Ces familles bienveillantes et protectrices offrent un cadre propice à l’épanouissement personnel. C’est un privilège immense, et cela mérite d’être célébré.

Pour d’autres, en revanche, la famille d’origine est un sujet complexe, voire douloureux. Les dynamiques familiales sont parfois marquées par des conflits, des incompréhensions ou des schémas destructeurs : des mères absentes ou violentes, des pères intrusifs ou contrôlants, des enfants surinvestis pour combler des manques, ou encore des pratiques de favoritisme au sein de la fratrie ou entre cousins… Ces déséquilibres peuvent laisser des blessures profondes, souvent inconscientes, qui influencent durablement la perception de soi et la manière de nouer des relations futures.

Peut-être attendons-nous trop de nos familles d’origine. Et cela est compréhensible : les enfants, même face à des parents défaillants ou maltraitants, recherchent instinctivement leur affection et leur validation. Lorsqu’ils ne les obtiennent pas, ce manque peut se transformer en culpabilité ou en dévalorisation de soi – des blessures que l’on porte parfois toute une vie. Devenus adultes, ces enfants deviennent à leur tour des parents, grands-parents, oncles, tantes ou autres figures familiales qui se débattent avec leurs propres fragilités, souvent aux dépens des générations suivantes.

Ayant moi-même des enfants, je perçois ces enjeux avec encore plus d’acuité. Cela me pousse à éprouver davantage de compassion pour mes proches, mais aussi à être plus exigeante. J’estime qu’il revient aux parents de faire le travail nécessaire sur eux-mêmes pour ne pas transmettre leurs blessures. Donner la vie ne confère pas le droit d’exiger un amour inconditionnel : les enfants n’ont rien demandé.

Alors, que faire face à cela ?

Ce n’est pas simple. C’est même une démarche profondément douloureuse : accepter de lâcher prise sur l’image idéalisée de la famille que l’on aurait voulu avoir, comme on laisse s’envoler une lanterne chinoise. La famille est souvent présentée comme un refuge, un lieu de sécurité et d’amour inconditionnel. Ne pas ressentir cela peut donner l’impression d’être en décalage, d’être en dehors de la norme.

Pourtant, la réalité des familles est bien plus contrastée et nuancée que cette injonction implicite à aimer sa famille d’origine. Le travail consiste souvent à apprivoiser cette douleur, à faire la paix avec ce qui a été – ou ce qui n’a pas été. Il s’agit de trouver la bonne distance, qu’elle soit émotionnelle, mentale ou géographique, pour se préserver tout en maintenant un équilibre personnel.

Il y a aussi ceux qui ont perdu des êtres chers et auraient aimé faire leur rencontre ou avoir un peu plus de temps avec eux. Certains regrettent de ne pas avoir fait la paix, de ne pas avoir trouvé les bons mots ou su réparer une relation. Mais pour qu’une relation évolue, il faut que les deux parties le souhaitent et s’y investissent sincèrement. Sans cela, le risque est de se blesser davantage. Il est donc légitime de se défaire de liens qui nous font souffrir, que ce soit temporairement ou définitivement.

Et surtout, il est possible de se réinventer une famille : celle que l’on choisit. Ces relations choisies – avec des amis, des collègues, des figures de soutien – sont tout aussi significatives. Elles offrent un espace de sécurité, d’affection et de respect, un cadre dans lequel il est possible de se reconstruire.

En ces périodes de rassemblements et de fêtes, que vous les passiez avec votre famille d’origine ou avec votre famille choisie, prenez soin de vous. Entourez-vous de personnes qui vous respectent, qui vous font du bien et auprès desquelles vous pouvez être pleinement vous-mêmes.

Que ces moments soient l’occasion de cultiver des liens qui vous nourrissent et vous apaisent.

Signé : Cynthia

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