Welfare Queen : Un stéréotype discriminatoire
La welfare queen ou reine des allocs est un sujet qui tombe pile poil dans la justice reproductive car c'est un stéréotype qui sous entend la question : qui a le droit de faire des enfants ?
Aux États-Unis, nous comptons malheureusement beaucoup de stéréotypes encore présents dans la communauté afro-américaine, notamment chez les femmes noires. Et très souvent, le terme péjoratif qui revient souvent depuis les années 70 est celui de la Welfare Queen.
La Welfare Queen : qu’est-ce que c’est ?
La “Welfare Queen” est un stéréotype raciste et sexiste qui désigne une femme noire pauvre, profitant du système d’aide sociale en ayant de nombreux enfants, tout en étant paresseuse et en fraudant les allocations. Le terme a été popularisé dans les années 1970 par le président américain Ronald Reagan. Il l'utilisait pour critiquer de manière stigmatisante les femmes noires recevant des aides sociales, perpétuant des stéréotypes négatifs. Et malheureusement, même de nos jours, le stéréotype de la Welfare Queen est souvent très représenté dans certains films afro-américains à succès, ou même dans la vie quotidienne. Alors qu’en réalité, ce stéréotype - largement exagéré - ne reflète pas la réalité de la plupart des bénéficiaires de l’aide sociale. En effet, la plupart sont des travailleurs pauvres qui ont besoin d’une aide temporaire pour subvenir à leurs besoins.
Donc alors, si tel est le cas…
Pourquoi la Welfare Queen ne désigne que des femmes noires ?
Mais oui, si les bénéficiaires de l’aide sociale en question sont des travailleurs pauvres, pourquoi les femmes noires sont-t-elles principalement visées ?
Il est vrai que la Welfare Queen est (très) souvent associée aux femmes noires, qui sont considérées comme directement pauvres vis-à-vis des personnes qui les pointent du doigt. En vérité, cette association est enracinée depuis l’histoire de Linda Taylor, une Américaine qui a commis une vaste fraude à l'aide sociale dans les années 70, et, après la publication d'un article dans le Chicago Tribune à l'automne 1974, a été identifiée comme la reine de l'aide sociale.
Depuis cette affaire, cela a créé des inégalités économiques et sociales durables pour les communautés noires. Selon Josh Levin, auteur du roman “The queen”, qui raconte la vie de Linda Taylor, les femmes noires sont souvent confrontées à des obstacles tels que la discrimination à l’embauche, les salaires inférieurs et les taux de pauvreté plus élevés, qui les rendent plus susceptibles de dépendre de l’aide sociale. « La simple existence de Taylor a donné du crédit à un grand nombre de stéréotypes pernicieux sur les pauvres et les femmes noires ».
Depuis, les médias ont utilisé le stéréotype de la Welfare Queen pour dépeindre les femmes noires comme des “fraudulent and profiteering”, ce qui a contribué à renforcer les préjugés et les stéréotypes raciaux. Les films afro-américains à succès tels que “Precious” et “Foxy Brown” ont également contribué à la propagation de ce stéréotype en dévalorisant des personnages féminins noirs qui abuseraient du système de bien-être social.
La Welfare Queen Française : ça donne quoi ?
En France, il se pourrait que les reines des allocs soient moins répandues qu’aux États-Unis. Bien que le terme "reine des allocs" ou "welfare queen" n'existe pas, il subsiste des stéréotypes associant les femmes noires à une fécondité élevée, suggérant ainsi qu'elles pourraient bénéficier davantage des allocations familiales.
Donc bien que la Welfare Queen française ne soit pas aussi visible et ciblée qu’aux Etats-Unis, ce genre de stigmatisation peut perceptiblement être existante aux sein de la société, même minime. On peut notamment se demander si ces stéréotypes risquent de s'accentuer, en particulier avec l'adoption de la Loi sur l'Immigration, suivant par là les propos du président Macron sur l’apologie d’un “réarmement démographique” qui visait principalement les femmes blanches. Est-ce que cette prise de décision du gouvernement pourrait alors influencer les perceptions autour des femmes noires et de l'attribution des allocations familiales ?
Conclusion ?
La Welfare Queen est un exemple contradictoire selon lequel les préjugés peuvent influencer la perception des bénéficiaires de l’aide sociale. Bien qu’il ne reflète pas la réalité, il est important de s'informer sur l'origine de ce stéréotype, sur son histoire, mais également comprendre comment il est né et comment il a été propagé afin de lutter contre tous les stéréotypes raciaux qui peuvent exister. Nous vivons dans une époque où n’importe quelle femme, quelque soit son ascendance ou sa couleur de peau peut réussir dans la vie, et cela dans n’importe quel domaine. Alors, force de nous sous-estimer en désignant des préjugés ou stéréotypes, nous ne pouvons que devenir plus fortes face à la socio-culturalité !
Article rédigé par : Absana Lufuasayo