31 Jan
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Mambar Pierrette : le nouveau film de Rosine Mbakam

Synopsis : La ville de Douala trépigne à l’approche de la rentrée scolaire. Les clientes se bousculent pour que les vêtements des enfants et des cérémonies soient prêts à temps. Plus qu’une simple couturière, Pierrette est aussi la confidente de ses clientes et d’une génération. Mais de fortes pluies menacent d’inonder son atelier - un malheur parmi d’autres - Pierrette va devoir rester à flot. 

 

Dans ce film contextuel, inspiré par la véritable vie de la cousine de la réalisatrice, nous suivons le quotidien acharné de Pierrette, une couturière originaire de la ville camerounaise nommée Douala. Maman de trois enfants, elle entretient elle-même ces derniers malgré les conditions précaires qui l'entourent. En effet, en plus d’avoir un mari pratiquement absent – une situation qui se fait ressentir durant tout le film étant donné l’absence total du personnage – Pierrette enchaîne ce que beaucoup de femmes camerounaises citent à travers leur dialogue avec la protagoniste : « La souffrance des femmes : celle de tout surmonter par elles-mêmes, sans jamais se plaindre ». Par ailleurs, nous observons pertinemment cette perception quotidienne de la vie des femmes à travers les diverses conservations de Pierrette avec ses clientes, ou sa mère dont elle s’occupe également, celle-ci frappée par la maladie ; Mambar s’agrippe alors à la tâche continue de ses vêtements pendant que les clientes viennent récupérer leurs tenues préparées par la protagoniste.

 

Néanmoins, bien que leurs relations soient amicales et assez complices, ces dernières ne manquent pas de faire remarquer à Pierrette que celle-ci aime l’argent, essayant de marchander le prix de leurs tenues, même en connaissant les difficultés financières du personnage de l’histoire. En effet, cet acte de « marchandisation » des tenues et les remarques sur son envie d’argent peuvent être justifiées, si l’on souligne par là les pressions économiques que Pierrette subit. Ses difficultés financières la poussent en effet à refuser toutes négociations de prix afin de maintenir son style de vie, tandis que les clientes, conscientes de cette situation, expriment leur désapprobation tout en reconnaissant ses difficultés financières. Cela crée un conflit intéressant entre les besoins financiers et les valeurs morales des personnages : L’argent qui est au centre des besoins de l’être humain. 

 

Nous avançons peu à peu dans l’histoire, à la rencontre des diverses péripéties de Pierrette ; la panne de sa machine à coudre, son agression, l’inondation de sa maison et son magasin, le manque d’électricité et l’absence impitoyable de son mari. Toutes ces actions surviennent à l’échelle, comme un ordre chronologique de l’histoire. Mais, malgré toutes ces péripéties, on remarque également les réactions de Mambar face à ces incidents ; une femme courageuse, forte, ne baissant pas les bras et ne reculant devant rien pour maintenir son magasin et sa vie de famille. En effet, la détermination du personnage face aux multiples épreuves est dû par son profond attachement à sa famille mais aussi à son commerce. Elle cite plusieurs fois, ces mots durant le film : « Ce commerce, c’est toute ma vie, c’est tout ce que j’ai ».

 

Son rôle de mère et d’auto-entrepreneuse pousse à surmonter ces difficultés, car elle est animée par le désir de garantir un avenir stable pour ses proches. Sa force et son refus d'abandonner reflètent une volonté inébranlable de préserver non seulement son gagne-pain, mais aussi la sécurité et le bien-être de sa famille, créant ainsi un personnage résilient et inspirant pour les femmes à la fois mamans et entrepreneuses (mompreneur).

Article rédigé par : Absana Lufuasayo