16 Oct
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Chronique d'une Childfree - #1

Plume : Syra / Illustration : Epaule Noire (cliquer sur l'image pour une version plus grande)

Ma petite sœur N. - maman célibataire - me sollicite pour garder sa fille A. pendant une semaine. Nous sommes en plein été et j’ai la chance de pouvoir travailler la plupart du temps à la maison. J’ai l’habitude de passer des semaines entières avec la chipie. J’accepte donc. Avoir un peu de vie dans mon appartement francilien d’ordinaire si calme et empli de ma seule présence me fera du bien. 

A. est une petite fille de 7 ans, drôle, joviale, intelligente et pleine d’entrain. Nous sommes très proches, quasi fusionnelles. Je lui propose des sorties diverses dans les parcs et attractions de Paris, qu’elle accepte avec enthousiasme.


Un jour ensoleillé où nous sommes au Jardin d’Acclimatation, je ne l’observe qu’à moitié tourner et s’esclaffer à gorge déployée dans un manège, mes yeux rivés sur mon téléphone. Dans un moment d’euphorie et comme pour attirer mon attention, elle crie “Maman” en ma direction au lieu de son habituel “Tata”. 

Des parents me regardent et me sourient. Je fronce les sourcils et réalise ensuite que je me sens gênée, timide et presque mal à l’aise. Je n’ai jamais enfanté et malgré notre ressemblance physique, je n’ai pas mis au monde ma petite A. 

Dès lors, des questions se bousculent dans ma tête : pourquoi cette gêne ? est-ce que j’aimerais un jour qu’on m’appelle “Maman” ? 

Ces questions soudaines n’ont évidemment rien à voir et ne remettent pas en cause tout l’amour et l’affection que je peux ressentir pour A. mais à l’aube de mes 32ans, je m’interroge toujours sur mon désir ou non de maternité. Ce jour passé avec ma nièce me l’a rappelé. 

Plus tard dans la journée, lorsque je publiai en story Instagram un récap en vidéo de la sortie, un ami me posa la question suivante “ça ne te donne pas envie de faire le tien ?”

Je n’ai pas vraiment compris la corrélation alors j’ai répondu un lapidaire et laconique “lol”. 

Sur le même ton, il arrive qu’on me demande pourquoi je n’ai pas encore d’enfant.s. 

Plus je passe du temps avec A., plus je me dis qu’en fait, la question pertinente à se poser est la suivante : “pourquoi faire famille ?” ou “pourquoi voudrais-je un/des enfants ?

En toute chose, il me semble primordial de connaître son “pourquoi” et me concernant, c’est un élément que je n’ai toujours pas concernant cette question. 

Ce que je sais et ce dont je suis très consciente, c’est que “ça prend un village pour élever un enfant”  et que “maman” ou pas, je fais partie du village de A. Qu’être mère peut être et sembler essentiel mais qu’une tante, c’est important. 

Je n’ai pas d’enfants mais je suis importante !