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Mes maux

Je me présente Leya, 29 ans d’origine franco-malienne.


Aujourd’hui j’ai voulu vous partager mes mots à travers le podcast de « Tant que je serai

noire ».

L’ainée d’une fratrie de dix enfants. J’ai très vite endossée le statut de deuxième mère. En

réponse du « oui » que j’ai répondu à ma mère avant de me questionner si elle prenait la

bonne décision de partir de chez mon père.

Quelques jours plus tard, c’était ma rentrée en 6 ème : ma nouvelle vie commença ... fini les

tensions familiales et place à ma vie de « mère » à 10 ans.


Fini les jeux avec les copines, les mercredis après-midi, les week-ends au centre-ville …

J’ai laissé la corde à sauter pour la casserole, j’ai laissé mon insouciance pour la conscience

d’une adulte, j’ai laissé mon moi, pour le-vous de mes neufs frères et sœurs. Mon univers

d’enfant s’arrêta le 28 août 2002.


A travers mon histoire beaucoup de maux (MAUX) se sont installé concernant la question de

la maternité. En effet, quand on a été mère une première fois à travers mes frères, le pourquoi

d’une seconde fois se pose...


Je ne me suis absolument pas rendue compte que je jouais le rôle de mère auprès de mes

frères jusqu’au jour où ils me l’ont fait comprendre. Cela a été violent car j’ai eu ce sentiment

de non reconnaissance de leur part. C’est à ce moment-là que je me suis posée la question,

pourquoi ce sentiment m’envahit ?


Cela a été une claque mais une claque de questionnement sur ma propre personne … J’ai donc

décidé d’entamer une réflexion personnelle.

De ce « oui » à ma mère, je ne pouvais pas mesurer les conséquences dans ma vie adulte.

Plus on avance dans l’âge, plus la société, le cercle familial, les origines … nous impose ou

du moins nous exposes à travers cette fameuse question « Tu te maries quand ? » « Les

enfants c’est une question de temps ». A croire que nous courons toutes derrières ce même but

de maternité.


Dans mes réflexions, j’ai eu ce sentiment qui m’effleurer de ne pas avoir envie d’être mère. Je

l’ai été pour mes frères afin d’épauler ma mère qui était « femme seule ». Les séquelles ont

été nombreuses (sentiment de solitude, m’oublier pour les autres…). Jusqu’au jours, ou

j’apprends que je suis atteinte du syndrome des ovaires poli kystiques et de l’endométriose.

L’effet inverse se produit, j’ai eu ce sentiment ne plus être une femme à croire être une femme

passe par le fait de pouvoir enfanter.


J’ai été dans le déni quand j’ai reçu les résultats et un jour cela m’est revenue en pleine face.

J’aurai appris plus on cherche à dissimuler ou rejeter quelques choses cela finit toujours par

nous rattraper. J’ai senti beaucoup de colère sur le fait que cela risque d’être compliquée à

être mère et il m’arrivait que quand je voyais des femmes avec leurs enfants avoir un

sentiment de tristesse qui m’envahissait.


Ce diagnostic a mis en lumière mon désir de vouloir être mère bien que depuis longtemps ce

désir était dans l’ombre car j’avais beaucoup de choses à régler avec moi-même.

J’ai ce sentiment profond que ma quête d’être mère ne sera pas chose simple mais je sais

qu’un jour je porterai mon enfant dans mes bras.


Quant à l’impact de mes origines : née en France et d’origine malienne. Difficile de concilier

les deux tableaux. L’un pousse à faire de plus en plus d’études et être une femme

indépendante et l’autre une femme de maison à s’occuper de son foyer et l’honorer. Comment

y faire face ? J’ai décidé de m’accomplir personnellement et surtout pouvoir trouver un

équilibre. Sans devoir transmettre mes MAUX à mes futurs enfants.

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