Retranscription de l'épisode
Intro pub
Cet épisode est sponsorisé par l’Agence de la Biomédecine afin de sensibiliser au don d’ovocytes.
Intro du podcast
Tsippora: Douceur, émotion, coconing sont des mots que vous utilisez pour décrire votre mood quand vous écoutez Tant que je serai noire. Si vous êtes à cours d'infusion, de chocolat ou de miel pour vous mettre encore plus dans ce mood, faites un tour sur l'e-shop tant que je serai noire, vous pourrez soutenir le média et des marques portées par des femmes inspirantes.
Sharone: Je ne veux pas peut-être faire d'enfants parce que ce n'est pas quelque chose que je sens dans ma chair.
Ambre: Je sais pertinemment qu'aujourd'hui, à 31 ans, je ne veux pas, mais j'ai peur du réveil plus tard. S'il y en a un.
Axelle Jah Njiké: Le sentiment que j'ai toujours eu c'est que quand j'aurais 20 ans, j'aurais une fille, je l'appellerai Margaux.
Amandine Gay: Par contre, je n'avais aucune intention de porter un enfant et qui là maintenant est d'autant plus officiel que j'ai donc subi une hystérectomie...
Renée Greusard: Je peux en parler parce que je suis enceinte d'un deuxième enfant. Mais ça a été très compliqué en fait de réfléchir ce désir. Il y a cette idée qu'une famille idéale c'est deux enfants.
Intro de l'épisode
Hôte Tsippora
Tant que je serai Noire prône la justice reproductive et a pour mission de permettre à chaque personne de choisir si elle veut ou non devenir parent mais aussi sensibiliser pour que celles qui ne peuvent pas en avoir pour des raisons d’infertilités puissent recevoir un don d’ovocyte.
Les dons d’ovocytes progressent mais ils restent encore insuffisants pour répondre à la demande des nombreuses personnes concernées.
Près de 900 femmes ont donné leurs ovocytes en 2021.
Mais Aujourd’hui on a encore des milliers de personnes qui sont en attente d’une AMP avec don. Leur temps d’attente peut être de plusieurs mois, voire plusieurs années et ces délais sont encore plus longs pour les femmes noires et femmes racisées.
Tout comme Néné, invitée de cet épisode, vous pouvez faire évoluer cette situation en donnant vos ovocytes.
Néné est une trentenaire qui travaille dans le domaine du luxe. Elle s'est toujours intéressée aux différentes manières de faire famille et est consciente de l'infertilité présente au sein des populations afro-descendantes.
Issue d'une famille de professionnels de la santé, il y a 5 ans, elle fait un vœu : permettre à une personne de devenir maman.
De nature curieuse, elle se lance dans quelques recherches et en quelques clics prend rdv dans un centre de don proche de chez elle.
Aujourd’hui, maman adoptive d’une petite fille, elle revient sur son parcours de don d'ovocytes. Et surtout elle nous explique comment s'est passé le processus de don et pourquoi elle a décidé de faire ce don alors qu'elle n’avait pas d’enfant à l'époque ?
Début de l'épisode
Je ne sais pas pourquoi le don d'ovocytes particulièrement, mais à l'aube de mes vingt-huit ans. Un petit peu avant mon anniversaire, je me suis penchée sur le sujet. Je me suis dit: « qu'est ce que je peux donner tout de suite ? Qui n'a pas un impact sur ma santé ? » Et je me suis dit, mais en fait le don d’ovocytes !
Alors, le sujet de la mère et de l’enfant, c'est un sujet qui me touche énormément depuis très très longtemps. La fertilité, tout ça et l'infertilité aussi. Ce sont des sujets qui me sont très proches au coeur. Donc du coup, euh, je suis assez familière avec ses sujets et je me suis dit bon bah je vais me renseigner. Donc c'est comme ça que j'ai décidé de faire un don d'ovocytes.
Partie 1 - Etapes du don
Hôte Tsippora
Réfléchir à faire un don est une chose mais passer à l'acte en est une autre. Quand j’ai décidé de faire mon don il y a quelques années, je me souviens avoir voulu enchaîner les rdv rapidement afin de passer à l’action tout de suite. J’avais peur de repousser les choses et de ne jamais le faire.
Du coup, j’aime bien demander aux donneuses comment elles ont fait pour sauter le pas et Concernant Néné j'avais envie de savoir comment s’était passé son premier rdv médical.
Néné
Alors je pense que j'ai réfléchi pendant un mois. Et je me suis dit OK, on y va et ça tombait bien parce que j'étais dans une période où professionnellement, je n'avais pas beaucoup de choses à faire, donc c'était facile pour moi.
Je suis allée sur le site du Cecos. J'ai cherché l'hôpital le plus près de chez moi. J'en ai appelé de mémoire, deux ou trois. Dont un qui me disait: "Il faut vraiment choisir un qui est assez proche de chez vous. C'est pas en fonction de votre région, mais c'est vraiment en fonction du temps de trajet, parce que finalement, vous allez venir deux trois fois par semaine.
Il y a un suivi qui est quand même très régulier. Donc voilà, il faut quand même qu'on puisse intervenir rapidement s'il y a quelque chose. Donc j'en ai trouvé un, près de chez moi et j'ai appelé, j'ai pris rendez-vous. Je pense que j'ai eu rendez-vous dans les deux semaines.
J'ai rencontré d'abord une gynécologue qui, au premier abord, m'a paru très froide. C'était une dame d'un certain âge. Je me disais ben, ça donne pas trop envie. Et ensuite en y réfléchissant, je me suis dit: c'est un peu comme les personnes qui travaillent en oncologie etc.
Les médecins peuvent paraître froids, mais ils voient tellement de souffrances tous les jours qu'ils ont un minimum de barrières à se mettre peut-être pour ne pas être touché à chaque fois.
Et donc du coup, j'ai fait cet échange avec elle.
Elle me pose des questions vraiment basiques qu'on pose lors d'un examen médical et elle m'explique un peu le processus. Et donc là, elle me dit Bah voilà, si vous êtes vraiment d'accord que vous voulez vraiment le faire, on va se revoir.
Je vais vous faire un examen gynécologique complet.
Ensuite, on va planifier un rendez-vous avec un psychologue, un rendez-vous avec la cytogénéticienne.
Définition par Tsippora : Alors attendez. Une cyto quoi ? Un ou une cytogénéticienne est spécialisée dans les études des chromosomes. Ça vous rappelle vos cours de biologie non ?
Du coup, si on en revient au don d’ovocytes, le ou la cytogénéticienne a pour rôle de s'assurer qu'il n'existe aucune anomalie génétique chez la donneuse.
Néné
Et après un bilan sanguin e global, un peu plus poussé qu'un bilan sanguin classique.
Et donc là, elle m'a dit aussi qu'on allait tout planifier sur le même jour pour éviter de me faire des allers-retours. Elle me explique aussi que ce sera des piqûres. Voilà, elle m'a vraiment expliquer le processus en détail, mais vraiment bien expliqué. Ce qui fait que, même si elle m'a paru un petit peu froide, j'étais assez rassurée parce que je savais à quoi m'attendre.
Donc elle me dit du coup, pendant deux semaines, vous prenez le temps de réfléchir et en même temps essayez de récolter le maximum d'informations sur l'historique médical de votre famille.
Et au bout de deux semaines, j'ai dit oui, je veux vraiment le faire. Et là, on a planifié les premiers rendez-vous.
C'était très marrant parce que la cytogénéticienne, c'était un peu comme dans les films. Elle avait des papiers partout, il y avait des dossiers partout. Elle avait un petit accent italien chantant. C'était vraiment e un autre monde. Moi, je suis rentrée, j'étais là," OK" trop bien.
Et franchement, ça s'est bien passé. Elle m'a posé plein de questions.
Alors moi, dans ma famille, je viens d'un milieu très très fort médical. Donc du coup, c'est des choses dont on parle beaucoup. Donc je savais exactement toutes les maladies héréditaires. J'ai quand même demandé à mes parents pour être sûr de ne pas dire de bêtises. Parce que alors, de mémoire, ils m'ont posé la question pour mes grands-parents, pour mes parents, pour mes oncles et tantes, mais direct et mes frères et sœurs.
Voilà, et une fois que j'ai rencontré le psychologue aussi, ça s'est très bien passé. Des questions vraiment pour savoir quel était mon état d'esprit e Il m'a demandé, si j'avais l'intention d'en parler à mes enfants, si un jour j'avais des enfants. Qu'il y avaient des livres pour ça il m'avait même conseillé, des lectures. Après, je pense que comme c'est quelque chose que j'avais assez réfléchi il l'a senti aussi.
Il m'a dit: " J'ai envie de vous poser des questions, mais ça m'a l'air très clair. Donc je n'ai pas l'impression que vous avez besoin de plus un accompagnement. Mais sachez qu'après le don, si jamais il y a quelque chose, vous pouvez toujours me contacter, même quelques mois après."
Euh voilà, et la gynéco pareil un examen complet en sachant que je fais très attention à mon suivi gynécologique, donc du coup c'était pas une découverte.
La seule chose sur laquelle elle a énormément insisté, elle m'a dit: "vous allez prendre beaucoup d'hormones. Soit vous faites rien, soit vous utilisez dix préservatifs. Parce que vous allez être extrêmement fertile."